Note Idées lecture BnF : Anaïs Vaugelade connaît bien les contes : elle sait broder sur un thème, le transformer, tout en en gardant le sens profond. · propos de"celui qui cherchait à éprouver la peur", elle raconte une histoire dont le héros est un enfant trouvé au pied d'une colline au sommet de laquelle, tout là-haut, on voit une voiture écrasée contre un arbre. Affreux accident dont il est le seul rescapé ? Il a donc, tout petit, connu le pire ? En tout cas, la tendresse de sa famille adoptive ne suffit pas à le ramener à des sentiments humains. Il ne connaît pas la peur. Commence un bref voyage"initiatique". Comme chez les Frères Grimm, la fin est légère, charmante. Tout cela, sans pesanteur, sans didactisme. Et même, l'humour est là, mais si discrètement... Le récit se déroule en une sorte de grande bande illustrée : l'immense format permet des découpes de l'image très variées. Les personnages ont quelque chose de presque désincarné, souvent de cocasse, de drôle comme dans un dessin animé, ce qui permet sans doute de maîtriser l'émotion. Un bref texte court tout en bas. Nous sommes ici loin des grandes images colorées et joyeuses de La Soupe aux cailloux. Il y a une étonnante variété de couleurs douces, mais aussi de noir, de blanc et de gris au moment de la nuit de combat, qui traduisent bien le passage par la mort. Histoire terrible et optimiste que l'auteur met à portée des enfants. Elle les aidera à grandir, et nous aussi, comme le font les contes populaires.

Note Idées lecture BnF : Quand tout petit on a connu le pire, de quoi pourrait-on avoir peur ? Ainsi en est-il pour cet enfant trouvé, comme « anesthésié », qui devra faire tout un chemin pour retrouver des sentiments humains. Anaïs Vaugelade sait broder sur un thème, le transformer, tout en en conservant le sens profond, comme elle le fait ici à partir de « Celui qui cherchait à éprouver la peur ». Sans pesanteur, sans didactisme et non sans humour.