Ma grand-mère Adeline était une petite femme aux gestes délicats et précis, si menue, si fragile qu'on avait peur, en l'embrassant, de la casser. Son visage étroit et fin s'illuminait de deux yeux gris qui avaient la transparence secrète des fontaines. Ses longs cheveux sagement noués sur sa tête étaient sacrés. Elle avait la peau si fine que sa chair paraissait à vif sur le monde ". Christian Signol a choisi de nous faire le portrait de sa grand-mère périgourdine et de nous en restituer la mémoire vive. Adeline est à présent devant nous, simple paysanne, tout illuminée de modestie et de bonté, gravissant la pente de son destin : les guerres, les baraquements, les enfants, les saisons et le travail inlassable, l'amour et le bonheur aussi. Adeline est une femme comme il n'y en eut pas deux, et c'est pour cela qu'elle est le symbole de tant d'autres : " Ecoutez Adeline comme je l'ai écoutée. C'était une femme droite, digne, courageuse, l'une de ces femmes paysannes qui ont assuré la permanence des familles et embelli une époque qui aura sans doute été la dernière à avoir conservé les valeurs essentielles sur lesquelles ont vécu nos campagnes pendant des milliers d'années.