Les siècles ont fait de Rennes l'une des plus belles villes de France. Posée aux flancs d'une colline qui domine le point de rencontre de deux rivières, l'Ille et la Vilaine, la capitale bretonne a été de tout temps lieu de passage vers la mer si proche, lieu d'échanges et de contrastes. Deux fleuves donc traversent la ville. Une telle abondance, qui s'en plaindrait ? Aux premiers temps de son histoire posséder l'eau signifiait pour Rennes tant de richesses en devenir, tant de gabares à mettre en chantier, tant de canaux ruraux, tant de voies d'eau nouvelles à créer, tant de cultures possibles, tant de prairies pour les bestiaux, tant de moulins, de puits, de tanneries et de fontaines à construire ! Posséder l'eau c'était le pouvoir. J'aime que cette abondance ait été à l'origine du tracé de la ville, et de son plan, et que ce soit ce passage de deux fleuves, cassure bénéfique dont Rennes portera toujours la marque, qui l'ait faite double et forte. Edmonde Charles-Roux de l'académie Goncourt.