Quatre ans se sont écoulés entre le 1er album de Michael Kiwanuka et son successeur... La faute à un coup d'arrêt brutal, suite à la tournée de Home again (le 1er projet donc), ce jeune artiste prometteur ayant fait le choix d'abandonner sa carrière musicale...

Il a fallu tout le talent d'un producteur de génie (qui n'est autre que Danger Mouse, à qui on associe les noms de Gnarls Barkley, Beck, The Black Keys, Adele, Norah Jones, ...) pour redonner l'envie à M. Kiwanuka de rejoindre la route du studio. Et quelle métamorphose ! Le 1er opus était un manifeste dépouillé et sensible, baigné de folk et de soul, celui-ci transforme l'essai en une épopée orchestrée, qui paradoxalement met plus encore en lumière le grain de voix et les sublimes compositions du jeune homme.

Les deux comparses ne se sont rien interdits... Orchestre à cordes et choeurs subliment les arrangements impeccables de Danger Mouse. Même traitement pour la durée des morceaux : suivant le climat retenu et le projet propre à chaque chanson, les 10 titres de cet album oscille entre 3  et 10 mn. Une incroyable inventivité souffle ainsi tout au long de cet album, pourtant placé sous le haut patronage des grands saints de la Soul (comment ne pas penser à Marvin Gaye...).

Et à l'intérieur d'un même morceau, les riffs de guitare tranchants de Michael Kiwanuka et les subites ruptures de tons parachèvent ce retour en grâce d'un artiste soul à la signature des plus contemporaines, qui fort heureusement n'a pas dit son dernier mot...

Paru chez Polydor records en 2016.

William